Parce que vous ne pouvez plus faire de tours avec nous dans notre superbe ville, nous avons entrepris de vous faire une série d’articles historiques sur Lyon. Des articles sur des faits marquants, lieux emblématiques ou histoires insolites de Lyon. Et ça vaut bien la programmation Netflix ! Promis, vous allez adorer. 😊 Et pour ce premier épisode, on commence fort ! RÉVOLTE !
Que la ville de Lyon était marquée par des révoltes ouvrières tout au long du XIXe siècle ce n’est pas nouveau. Mais, saviez-vous que la première grève des femmes ouvrières en France s’était aussi déroulée à Lyon ? 😎
Et oui ! Connue sur le nom de la Révolte des Ovalistes, cette grève débute fin juin 1869. Elle revendique une hausse salariale et une réduction de leurs journées de travail. Venues des campagnes aux alentours de Lyon, le travail des Ovalistes consistait à tordre ensemble plusieurs brins de soie pour en faire un seul solide. Cela était réalisé sur un moulin ovale, d’où le nom « ovalistes ».
Fatiguées de la situation, un groupe d’Ovalistes décide de se rassembler et exprimer leurs mécontentements, en ayant pour but d’égaliser leur salaire avec celui des hommes… La blague ! 🙄 Les patrons non seulement ignorent leurs revendications mais profitent pour se moquer de ces femmes.
Allez les filles, on se laisse pas abattre !
Il va falloir bien s’organiser, les revendications ont du sens et plusieurs ouvrières sont avec vous. Le bémol est que la plupart de ces ovalistes non seulement travaillent dans les ateliers mais aussi y habitent. Les temps sont difficiles et sans organisation elles se retrouveront sans emploi et sans logement. Quelques jours après d’autres ovalistes s’allient à la cause. Des ateliers sont arrêtés par faute de main d’oeuvre. La section lyonnaise de l’Association Internationale des Travailleurs (dirigée par des hommes) les aide à constituer un comité de grève. Et également à obtenir auprès du Conseil général l’autorisation d’organiser une collecte de soutien. Cela leur donnera le droit de recevoir des bons de pain et une allocation de 50c par jour.
Le mouvement gagne de plus en plus d’ampleur. Les ouvriers-mouliniers masculins rejoignent aussi la cause. Hélas cela n’est pas du tout pris en compte par les patrons des grands ateliers qui decident de faire appel à des ouvrières italiennes. Enervés par le comportement injuste des patrons, ils décident de forcer l’arrêt des ateliers et en viennent aux mains. Des policiers sont mis à disposition pour protéger les ateliers.
La révolte s’affaiblit, mais ne s’arrête pas pour autant.
Certaines ouvrières se sentent obligées de reprendre leur travail pour pouvoir se nourrir, mais les réunions des grévistes continuent. Le mois de juillet débute dans le calme. La plupart des ateliers reprennent leurs activités, les petits se sont soumis à la demande de leurs employées. Ce que n’est pas le cas des plus grands qui avaient trouvé d’autres recours. Le 11 juillet, à la salle de la Rotonde, une réunion annonce ce que les grévistes ont pu obtenir : 3F de salaire journalier pour les hommes et pour les femmes… 10h de travail par jour au lieu de 12h… Bah oui, n’exagérons pas tout de même. Les ovalistes se retrouvent obligées de reprendre leur travail et d’accepter le peu qu’elles ont conquit. Le 29 juillet la révolte est close.
En un mois de révolte, ces femmes n’ont peut-être pas pu obtenir grande chose, mais c’était un début pour d’autres luttes féministes que viendront par la suite. À nous de poursuivre leur lutte ! 🙌
Voilà la « petite histoire » des ovalistes à Lyon. On espère vraiment qu’elle vous a plu. Cette idée d’articles historiques sur Lyon vous intéresse ? N’hésitez pas à nous le dire en commentaire ! 😊
Sachez que l’on parle aussi des ovalistes sur deux de nos tours :
> Un tour à gyropode Segway dans Lyon 🛴
> Un tour à vélo électrique avec les deux collines de Lyon 🚲
Un commentaire
Je viens de lire ‘« il n’y aura pas de sang versé « de Maryline Desbiolles sur la grève et les conditions des ovalisées à Lyon .
Extrêmement bien documenté et intéressant ,l’auteur nous fait partager le quotidien de quatre femmes ,de région différentes ,subissant le même sort et participant à cette grande grève de 1869.
C’est un livre à lire ,que je recommande beaucoup
Colette.